Santé
A qui ressemblera mon bébé ? Le mythe du regard maternel
Dès qu'une femme apprend qu'elle est enceinte, elle entame un long cheminement de questions et de fantasmes. Des images de son enfant à naître circulent dans son esprit : quels seront ses traits ? Ressembleront-ils à elle ou à son père ? Et la couleur de ses yeux ? De nombreuses femmes sont profondément convaincues que le fœtus est influencé par ce que la mère voit et voit pendant la grossesse. Elles s'efforcent d'éviter de regarder les personnes atteintes de malformations congénitales ou de handicaps et veillent à entourer leurs yeux de beauté, espérant que cela se reflétera dans l'apparence de leur fœtus. Cependant, la médecine moderne a une opinion totalement différente de ces notions non scientifiques.
L'apparence et les traits d'un bébé sont déterminés par une combinaison subtile de gènes transmis par la mère et le père, dont la moitié provient de l'ovule et l'autre du spermatozoïde. Ces gènes comprennent des caractères dominants et récessifs, révélant lequel est le plus puissant et dominant. Ainsi, un enfant peut naître avec les yeux colorés alors que ses parents ne semblent pas présenter ce trait, ou sa peau peut être plus claire ou plus foncée que la sienne, ou sa taille peut être différente de celle attendue. La génétique ignore les superstitions et les images qui défilent sous les yeux de la mère ; elle est plutôt régie par des lois fixes qui produisent des résultats qui peuvent paraître illogiques à première vue, mais qui sont scientifiquement expliqués.
Cependant, l'influence d'une mère sur son fœtus n'est pas entièrement illusoire. Il existe des liens sensoriels et émotionnels avérés. Ses sentiments, ses émotions et son comportement se reflètent clairement chez le fœtus. Lorsqu'elle pose sa main sur son ventre, le fœtus peut réagir par un mouvement, et s'il est effrayé ou stressé, son rythme cardiaque s'accélère. De plus, le fœtus peut entendre et même distinguer la voix de sa mère et les sons environnants. Un stress chronique ou une tristesse extrême peuvent affecter son développement et sa croissance in utero, et même augmenter le risque de naissance prématurée ou de faible poids à la naissance. L'idée que la vision d'une mère d'une personne difforme se reflète sur son fœtus n'est rien d'autre qu'une illusion traditionnelle qui n'a pas sa place dans les laboratoires médicaux modernes.
De nombreuses caractéristiques physiques observées après la naissance, comme une tête conique, des jambes arquées ou un nez plat, sont temporaires, résultant de la nature du passage dans le canal génital étroit. Elles disparaissent progressivement au cours des deux premières années de vie de l'enfant. Il est donc inutile de tenter de les corriger en exerçant une pression sur la tête, les jambes ou le nez. De telles pratiques sont inefficaces et peuvent même entraîner de graves lésions physiques.
Il reste à démontrer que l'environnement joue un rôle très limité sur certaines caractéristiques physiques, comme la taille ou la couleur de peau. Cependant, cela ne s'étend pas aux traits du visage, à la forme du nez ou à la couleur des yeux. Tout ce qui va au-delà relève des superstitions et des croyances populaires, non étayées par des preuves scientifiques. La génétique a le dernier mot et elle seule détermine les caractéristiques d'un nouveau-né avec une précision étonnante dès la rencontre des cellules mâles et femelles.
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