

Paris, Juillet 2025 – Dans un moment historique et émouvant, le couturier Rami Al Ali a marqué sa première apparition officielle au calendrier de la Fédération de la Haute Couture et de la Mode avec sa collection automne-hiver 2025/26, intitulée Guardians of Light – The Living Craft of Damascus. Cette entrée symbolique fait de lui le premier designer syrien et le premier basé aux Émirats arabes unis à rejoindre les rangs prestigieux de la Semaine de la Haute Couture à Paris.
Cette collection va bien au-delà d’un simple exercice de style. Il s’agit d’un hommage poétique au patrimoine syrien, à la mémoire collective et à l’artisanat qui traverse les siècles. Inspirée par la richesse architecturale de Damas, Guardians of Light évoque un monde où chaque couture raconte une histoire et où chaque silhouette capture l'âme d’un pays en mutation.
Rami Al Ali dédie sa collection à la beauté intemporelle de la Syrie, en particulier à l’opulence discrète des palais et demeures historiques de Damas. Les ornements délicats et les motifs géométriques de lieux emblématiques tels que le palais Al-Azm, le khan As’ad Pacha ou encore les maisons Bayt Nizam et Bayt Farhi deviennent la pierre angulaire de cette création. Ces édifices historiques, autrefois vifs et animés par des artisans passionnés – calligraphes, ébénistes, orfèvres et tisserands – renaissent à travers des pièces où tradition et modernité se mêlent avec habileté.
Les broderies délicates, les sequins scintillants évoquant les carreaux d’Iznik et les perles imitant la marqueterie en nacre transforment chaque robe en une véritable œuvre d’art. Les voiles fluides et les brocarts somptueux sont autant de témoignages d’un savoir-faire ancestral que Rami Al Ali réinterprète avec une vision contemporaine. Chaque création devient un talisman, un fragment de mémoire culturelle magnifiée par le prisme de la haute couture.
Pour donner vie à cette collection, Al Ali s’est associé au Syrian Crafts Council, une organisation dédiée à la préservation et à la promotion de l’artisanat syrien. Ce partenariat stratégique garantit que chaque pièce porte l’empreinte des motifs ancestraux et des techniques authentiques, tout en les adaptant à un langage stylistique moderne.
Cette collaboration représente une réponse poignante à l’urgence de sauvegarder un patrimoine en voie de disparition. Dans un contexte où la globalisation et les conflits menacent les traditions artisanales locales, Guardians of Light agit comme un pont entre passé et présent, transformant chaque vêtement en un acte de conservation culturelle.
La collection s’habille de tonalités qui rappellent la lumière douce et chatoyante de Damas au coucher du soleil : des nuances de prune et de rose fané, d’albâtre, de lapis-lazuli, d’or antique et d’argent patiné. Ces couleurs, à la fois riches et subtiles, reflètent la dualité entre la nostalgie et la transformation, entre l’ombre et la lumière.
Les silhouettes jouent sur les contrastes. Des formes sculpturales cohabitent avec des coupes fluides, créant un équilibre harmonieux entre opulence et sobriété. Chaque pièce invite à une immersion dans un univers où l’esthétique devient un langage universel, capable de transcender les frontières et de célébrer l’héritage syrien dans sa splendeur la plus pure.
Avec cette collection, Rami Al Ali ne se contente pas d’affirmer son talent. Il inscrit également la mode orientale sur la carte mondiale de la haute couture. Son intégration au calendrier parisien témoigne de l’évolution des mentalités et de l’ouverture croissante à des designers issus d’horizons divers.
Dans un monde où la mode est souvent dominée par les grandes maisons européennes, l’arrivée d’Al Ali offre une perspective nouvelle. Son travail incarne une vision où la couture devient un vecteur de dialogue interculturel, un moyen de mettre en lumière des traditions parfois méconnues, tout en les réinterprétant pour un public contemporain.
Guardians of Light n’est pas seulement une collection, mais une déclaration. Rami Al Ali, en tant que créateur et gardien d’un héritage, élève l’artisanat syrien au rang de patrimoine mondial. Il rappelle que la mode, lorsqu’elle est imprégnée de sens et de mémoire, peut devenir un outil puissant pour préserver et réinventer les histoires collectives.
En s’imposant sur la scène parisienne, Al Ali cristallise un moment crucial dans l’histoire de la haute couture, où tradition et innovation s’entrelacent pour célébrer la beauté sous toutes ses formes.
Pour les passionnés de mode, Guardians of Light est bien plus qu’une collection : c’est une invitation à explorer, à travers le prisme de la couture, la richesse d’une culture qui refuse de s’éteindre.
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