

Dans les salles de répétition, les rues de Casablanca ou encore derrière les écrans de montage, dix jeunes femmes venues des cinq sous-régions du continent africain tracent, depuis la mi-septembre, les contours d’un cinéma nouveau. Elles participent à la résidence African Young Women in Action (AYWA), un programme inédit qui se déroule au Maroc jusqu’au 27 octobre.
Cette initiative, lancée par la Fondation Tamayouz Cinéma en partenariat avec l’UNESCO et avec le soutien de plusieurs institutions, n’est pas une simple formation. C’est un manifeste en faveur d’un cinéma africain porté par des voix féminines, longtemps marginalisées, et qui revendiquent aujourd’hui une place au centre du récit collectif.
Pendant six semaines, les dix participantes développent, tournent et post-produisent leurs courts-métrages. Chaque film est une œuvre personnelle, mais tous s’inscrivent dans une anthologie commune, inspirée des centres d’appel de Casablanca, espace de dialogue et de croisement des cultures africaines.
Sous la houlette de Lamia Chraibi, productrice et fondatrice du programme, les jeunes cinéastes bénéficient de l’accompagnement de figures majeures comme Hicham Lasri ou Abderrahmane Sissako, qui apportent leur regard et leur expérience à ce laboratoire de création.
Les participantes viennent de Namibie, Botswana, Éthiopie, Kenya, Cameroun, République centrafricaine, Libéria, Sénégal, Égypte, Algérie et Maroc. Leur diversité géographique se traduit par une mosaïque de récits, du plus intime au plus universel, tous portés par une ambition commune : inscrire les histoires africaines sur la scène mondiale.
La résidence se conclura le 27 octobre à la Cinémathèque marocaine de Rabat, avec la projection en avant-première des courts-métrages et une rencontre entre les réalisatrices et des professionnels du cinéma international.
En donnant une place centrale à ces dix voix, AYWA illustre une conviction forte : l’avenir du cinéma africain sera collectif, féminin et ambitieux.