

Perchée sur une falaise dominant le détroit de Gibraltar, Villa Mabrouka – littéralement "Maison de la Chance" – semble suspendue entre ciel, mer et souvenirs. Ce havre caché à Tanger, autrefois résidence du légendaire Yves Saint Laurent et de son compagnon Pierre Bergé, renaît aujourd’hui sous une forme tout aussi élégante, grâce au designer britannique Jasper Conran.
Loin de la frénésie de Paris et de la sophistication de Marrakech, cette villa était un refuge personnel pour le couturier, un lieu d’inspiration bercé par la lumière du Nord marocain. Aujourd’hui transformée en un hôtel intimiste de 12 suites, la maison conserve l’âme de son ancien maître, tout en offrant aux visiteurs une parenthèse hors du temps, empreinte de sérénité et de raffinement.
Conran n’a pas voulu réinventer la villa, mais la révéler. Dans chaque pièce, la discrétion règne : des tonalités douces – blanc pur, vert tendre, bleu lavande – évoquent la fraîcheur méditerranéenne. Les matériaux nobles s’invitent sans ostentation : tapis mauritaniens, velours pâle, broderies anciennes, et une vaisselle dessinée sur mesure. Chaque détail murmure une histoire, jamais imposée, toujours suggérée.
Les jardins luxuriants, les deux piscines baignées de lumière, et les vues sur l’Espagne lointaine offrent une expérience presque méditative. On ne vient pas ici pour être vu, mais pour se retrouver. Lire un roman à l’ombre d’un figuier, savourer un café face à la mer, ou simplement écouter le silence, sont autant de luxes que la Villa Mabrouka invite à redécouvrir.
Dans cette maison transformée en retraite chic, le luxe est une émotion discrète, une élégance héritée d’une époque révolue, mais jamais oubliée. Une adresse à part, pour les amateurs de mode, de design, et de beauté subtile. Et pour celles et ceux qui, comme Yves, savent que l’essentiel se cache parfois dans les détails les plus simples.