

Aujourd’hui, 10 octobre 2025, Sa Majesté le Roi Mohammed VI s’adressera à la Nation à l’occasion du discours d’ouverture du Parlement. Un moment solennel, attendu par toute une génération — la Gen Z marocaine, connectée, consciente et impatiente de voir les promesses de progrès se traduire en actes.
Cette date me fait penser à un autre 10 octobre, celui de 2003, où le Maroc vivait une journée historique. Ce jour-là, toujours devant le Parlement, le Souverain annonçait la réforme tant attendue du Statut de la femme marocaine, la Moudawana.
Je revois encore la scène. Quelques jours plus tôt, feue Mme Zoulikha Nasri, conseillère de Sa Majesté, avait discrètement convoquées à Rabat toutes les femmes militantes, journalistes, actrices de la société civile - sans nous préciser la raison. Ce jour-là, nous avons été les témoins d’un tournant historique, d’une victoire collective. Un moment de grâce et de reconnaissance, parce que notre combat avait enfin trouvé écho dans la loi.
Mais ce discours de 2003 ne se limitait pas aux droits des femmes. Il portait aussi une vision plus large, celle d’un Maroc juste et équitable. Le Roi y plaidait pour une mobilisation nationale contre la pauvreté, l’exclusion et le sous-développement. Il rappelait que le développement humain durable ne pouvait être atteint qu’à travers une responsabilité collective, une gouvernance sincère et des institutions engagées.
Vingt-deux ans plus tard, ces mots résonnent étrangement familiers. N’est-ce pas, au fond, ce que la jeunesse marocaine réclame aujourd’hui dans la rue ? Une société plus juste. Une économie qui donne sa chance à chacun.
L’Histoire ne se répète pas. Mais parfois, elle revient frapper à la porte, pour nous rappeler que les discours n’ont de sens que s’ils trouvent un écho dans la vie des citoyens. Et si ce 10 octobre 2025, le Maroc écrivait un nouveau chapitre de ce même élan — celui d’un pays qui écoute sa jeunesse, et qui avance avec elle ?
@Keltoum Ghazali