

Dans une société où les plateformes numériques occupent une place centrale, le harcèlement, sous toutes ses formes, s’est amplifié, affectant des millions de personnes à travers le monde. Talyia Hosny, influenceuse montante et fille du célèbre chanteur égyptien Tamer Hosny, a décidé de briser le silence sur ce sujet en publiant un reel poignant sur son compte Instagram. Dans cette vidéo sincère, elle s’adresse directement à ses abonnés pour mettre en lumière les effets dévastateurs du harcèlement, en particulier celui qui sévit en ligne.
« Le harcèlement est normalisé, mais ce n’est pas du tout le cas. » Ces mots, prononcés par Talyia Hosny dans un reel publié sur Instagram, traduisent une réalité glaçante. Avec émotion, elle explique que, bien que cela ne lui soit pas arrivé personnellement, elle est profondément affectée par les souffrances des autres. « Il y a des personnes qui se suicident à cause du harcèlement. Et c’est loin d’être normal. Ceux qui en sont responsables devront rendre des comptes. »
Talyia n’hésite pas à dénoncer les différentes formes que peut prendre le harcèlement : des mots blessants, des actions physiques, jusqu’aux attaques en ligne, comme les commentaires haineux, la propagation de rumeurs, et la divulgation d’informations privées. Ces pratiques, bien qu’immatérielles, laissent des cicatrices profondes. « Le harcèlement ne laisse pas toujours des bleus visibles. Les blessures peuvent être invisibles, mais elles n’en sont pas moins réelles », insiste-t-elle.
Ce qui rend son message particulièrement poignant, c’est son appel à la responsabilité collective. Elle exhorte ses abonnés à ne pas rester passifs. « Ne riez pas lorsque vous voyez un acte de harcèlement, car votre rire peut blesser encore plus que les mots du harceleur. » Elle rappelle également une vérité universelle : « Les réseaux sociaux ne devraient pas être des plateformes de haine, mais des espaces de partage et de bienveillance. »
L’intervention de Talyia Hosny ne se limite pas à un simple cri d’alarme. Elle met en lumière un phénomène mondial qui touche toutes les couches de la société. Selon un rapport récent de l’UNESCO, un adolescent sur trois dans le monde est victime de harcèlement. Avec l’essor des réseaux sociaux, cette violence s’est déplacée en ligne, prenant des formes variées : cyberharcèlement, attaques anonymes, ou encore campagnes de diffamation.
Les conséquences pour les victimes sont souvent catastrophiques. Isolement, perte de confiance en soi, anxiété, dépression : le harcèlement détruit des vies. Et dans les cas les plus graves, il peut conduire au suicide. Une étude récente de l’UNICEF révèle que 1 enfant sur 5 ayant été victime de cyberharcèlement envisage de mettre fin à ses jours.
Le cyberharcèlement est un problème mondialisé : il touche aussi bien les enfants que les adultes, indépendamment de leur statut social, de leur genre ou de leur origine. Au Maroc, le phénomène ne cesse de s’aggraver. Entre 2023 et 2024, les cas de cyberviolence ont bondi de 35 %, selon les signalements recueillis sur la plateforme officielle « Espace Maroc Cyberconfiance ». Les plus jeunes et les femmes demeurent les principales cibles, particulièrement exposées au cyberharcèlement, à l’usurpation d’identité et à la diffusion non consentie de contenus privés. Les adolescentes marocaines paient un lourd tribut : près de 70 % d’entre elles déclarent avoir déjà subi une forme de violence en ligne en 2025.
Ailleurs, les chiffres sont tout aussi alarmants. En Europe, 44 % des jeunes déclarent avoir été confrontés à des formes de harcèlement sur les réseaux sociaux. Ces attaques, souvent anonymes, mettent en lumière à quel point la régulation des plateformes reste insuffisante pour enrayer ce fléau, qui évolue à la même vitesse que les technologies et touche tous les continents.
Talyia Hosny ne se contente pas de dénoncer. Elle appelle à agir. « La vraie force, c’est de se lever contre les harceleurs. Soyez la personne qui soutient, pas celle qui détruit. » Cet appel s’inscrit dans une dynamique globale : de nombreuses campagnes internationales, comme #IMAGAINSTBULLYING, soutenues par l’Union européenne et l’UNICEF, sensibilisent à l’importance de dénoncer le harcèlement et de protéger les plus vulnérables.
Les gouvernements, eux aussi, prennent des mesures. Des lois visant à punir sévèrement les actes de cyberharcèlement voient le jour dans plusieurs pays. Au Maroc, par exemple, la loi 103.13 condamne les auteurs de violences en ligne à des peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison. Cependant, ces initiatives restent insuffisantes si elles ne sont pas accompagnées d’une éducation à la bienveillance, dès le plus jeune âge.
Bien qu’ils soient souvent accusés d’amplifier le harcèlement, les réseaux sociaux peuvent également devenir des outils puissants de sensibilisation et de soutien. Des influenceurs, comme Talyia Hosny, utilisent leur plateforme pour diffuser des messages positifs et encourager leurs abonnés à faire preuve de compassion.
Certaines initiatives, comme les outils de modération d’Instagram ou TikTok, permettent de signaler les contenus nuisibles et de limiter les interactions négatives. Mais ces efforts doivent être renforcés par une prise de conscience collective : chaque utilisateur a le pouvoir de faire la différence en refusant de participer à la propagation de la haine.
Le message de Talyia Hosny résonne comme un appel universel. Il nous rappelle que chacun, à son échelle, peut contribuer à éradiquer le harcèlement, en ligne comme hors ligne. En cultivant l’empathie, en dénonçant les comportements abusifs, et en soutenant les victimes, nous pouvons bâtir une société où le respect prime sur la haine.
« Une seule parole peut blesser pour des années », dit-elle avec gravité. Mais cette parole peut aussi être une source d’espoir. À nous de choisir celle qui élève, protège et unit.