

C’était l’ingrédient secret derrière des ongles impeccables : brillance éclatante, séchage rapide, tenue longue durée… Le Trimethylbenzoyl Diphenylphosphine Oxide (TPO) avait conquis l’industrie des vernis semi-permanents. Mais derrière cet atout beauté se cachait un danger invisible : la substance est désormais classée toxique pour la reproduction.
À partir du 1er septembre, l’Union européenne impose une interdiction radicale. Pas de période de transition, pas de tolérance pour les stocks déjà achetés : les flacons contenant du TPO doivent disparaître des rayons comme des salons. En France, la DGCCRF a été claire : même les produits rangés dans les tiroirs des esthéticiennes ne pourront plus être utilisés.
Cette décision, brutale pour les professionnels, marque un tournant. Beaucoup d’instituts vont devoir absorber des pertes financières, jeter des gammes entières et réorganiser leur offre. Mais pour les autorités, la priorité reste la santé publique. Car sous ses promesses de perfection, le TPO véhiculait un risque trop grand pour être ignoré.
Heureusement, l’industrie n’a pas attendu le couperet pour réagir. Certaines marques, comme Peggy Sage, ont anticipé et développé des lignes sans TPO, utilisant de nouveaux photoinitiateurs capables d’assurer la même performance sans compromettre la sécurité. Une avancée qui pourrait transformer une contrainte réglementaire en opportunité : celle de repenser la beauté des ongles sous le signe du soin et de la transparence.
L’interdiction du TPO ne signe donc pas la fin des vernis semi-permanents, mais elle rappelle que l’innovation doit désormais conjuguer esthétique et responsabilité. Pour les consommatrices, c’est aussi un message clair : derrière l’éclat des vitrines, la santé n’est pas négociable.