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Dans l’univers atypique de Brice Bexter

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La vie a une drôle de manière de nous mener vers notre destinée, mais c’est à coup de persévérance et d’audace que nous faisons de nos rêves de carrière, notre réalité. Brice El Glaoui Bexter est un acteur marocain que l’amour des histoires, des livres et de l’art a mené vers une carrière cinématographique internationale qu’il a décidé de poursuivre en s’installant au Maroc, sa terre natale. Au fil de l’interview, vous découvrirez de nombreuses petites confidences qui nous permettent de le connaître davantage et de découvrir un univers aussi atypique que versatile. Preuve d’une sensibilité artistique et humaine qui explique, peut-être, son succès…

Comment s’est passé ton confinement ?

Un peu comme tout le monde mais le fait que nous passions tous par la même situation crée une sorte de solidarité collective et il n’y a pas de disparités. On est obligés de faire avec, mais personnellement j’essaye de rester productif, de lire un maximum et de faire du sport. Mais je regarde aussi beaucoup trop de films et de séries. Après j’ai la chance d’être confiné en famille, et c’était un avantage comparé à d’autres personnes, notamment des amis qui sont à Casablanca ou Rabat et qui se sont retrouvés seuls puisque leurs familles sont un peu plus loin. Le travail, lui, ne s’est pas arrêté à proprement parlé ; je dois souvent auditionner pour des films, qui d’habitude se font physiquement, mais à cause du confinement, c’était un peu comme un télétravail où l’on me demande de faire des lectures de scripts avec des personnes à l’étranger ou de filmer des auditions à distance. Bien que les tournages soient en arrêt, les gens de la profession voulait tout de même visionner le futur de l’industrie à travers des castings ou le fait d’approcher des acteurs, de parler des projets à venir…

Côté lectures de confiné, qu’est-ce que tu pourrais nous recommander ?

J’ai vraiment lu de tout. J’aime beaucoup l’Histoire et lire des choses qui sont tirés de faits réels, donc des biopics, des biographies, etc. Je ne lis pas beaucoup de romans, mais il y en a un qui m’a marqué et j’ai appris qu’il serait adapté à l’écran. L’histoire se déroule à Marrakech en 1904 et c’est un roman en anglais d’une auteure marocaine et anglaise, basée en Amérique. Le livre est sorti il y a quelques mois et s’intitule « Assembly of the dead ». C’est un thriller à la Jack l’éventreur mais dans la médina de Marrakech. C’est donc un cadre très intéressant et je trouve ça super d’avoir des artistes qui ont grandi à l’étranger et qui reprennent l’Histoire de leur pays pour en faire des romans. Maintenant ce livre est déjà prévu pour être adapté en série par des américains qui ont acheté le projet et je trouve ça super. Après j’ai aussi lu d’autres choses qui ont un rapport avec le cinéma et ses techniques, des écrits de Stanislavski, de Uta Hagen, parce qu’on est confiné et c’est l’occasion. De manière générale j’en ai rarement le temps.

Qu’est-ce que le cinéma représente pour toi ?

Je dirai que c’est la conceptualisation des différentes visions du réalisateur, des scénaristes, des acteurs et de tout ce microcosme en une œuvre visuelle unique alors que c’était un projet aux multiples perspectives au départ. Mais c’est surtout le pouvoir de changer des personnes et de transmettre des messages. Avec des films, on a changé des contextes sociaux et socio-culturels mondiaux depuis l’invention des frères lumières il y a un siècle et demi. Certaines personnes prennent des décisions de vie et deviennent médecins parce qu’ils ont regardé Grey’s Anatomy ou Chuck, mais ça affecte également des changements au niveau de la société. Prenons l’exemple de minorités, au moment de « Autant en emporte le vent », il n’y avait aucune personne de couleur qui recevait d’oscar et par ce film, Hattie McDaniel a été la première. Ce sont des étapes de notre Histoire qui se sont faites à travers le cinéma. Je pense que c’est même pour ça qu’on l’appelle le septième art, car comme toute forme d’art, la peinture, la musique ou autre, le cinéma transmet un message et il n’y a rien de plus fort, surtout en 2020 où la meilleure manière d’apprendre se fait par le visuel.

Comment t’es-tu lancé dans l’univers cinématographique ?

J’ai toujours été fasciné par le cinéma, je crois que ça vient de mon amour pour la lecture car j’y ai pris goût très jeune. Quand j’avais 7 ou 8 ans donc au primaire, je lisais déjà beaucoup de livres et ce n’était pas très commun des jeunes de mon âge. De la même manière j’ai vite compris que les films m’attiraient et résonnaient en moi davantage, surtout ceux qui étaient tirés d’ouvrages. Lorsque les réalisateurs créent des films avec de super dialogues et qui sont tirés de grands livres, tu ne les oublies jamais. Et même en tant qu’acteur, ça donne le matériel nécessaire pour véhiculer ton message et le faire passer de la bonne manière. Je suis passé par le théâtre quand j’avais 9 ou 10 ans, et j’ai continué car c’est une discipline qui t’apprend à te développer et à analyser en profondeur la richesse des mots. Je n’ai pas arrêté depuis, j’ai d’ailleurs choisi l’option théâtre au bac quand j’avais 17 ans. Pendant cette période il y avait un film « Body of lies » qui était en tournage au Maroc et à Rabat pendant plus de deux mois et c’était donc en 2007. Dans ce film, il y avait Leonardo DiCaprio, Russell Crowe, etc. On m’avait contacté pour être doubleur lumière, on ne me voit pas dans le film mais c’est une pratique qui se fait pour les grandes productions où il faut parler la langue pour pouvoir interagir avec les équipes et avoir les mêmes dimensions, teint, cheveux, que l’un des acteurs. Et donc Ridley Scott à 5 heures du matin, faisait les mêmes scènes qu’il devait faire avec Leonardo DiCaprio dans la journée et les personnes de l’équipe mettaient les rails pour tourner les scènes, localisait les lieux de pose pour les caméras, les perches de sons, etc. C’est également le moment où les lumières sont préparées de manière à faciliter la journée de travail lorsque les acteurs arrivent vers les coups de dix heures. C’est une expérience que j’ai vécu pendant un mois et demi puisque j’étudiais en parallèle. Mais ça a été un vrai tournant qui m’a convaincu que c’était une carrière que je voulais poursuivre.

Quel rôle, dans un monde idéal, aurais-tu rêvé de jouer ?

J’adore le voyage, en plus de l’Histoire dont on a parlé plus tôt, et j’adore les choses vraies. Durant mes études, je suis parti découvrir de nombreuses civilisations au Mexique, en Grèce, etc. Je pense qu’on n’a pas forcément besoin d’aller créer des choses SYFY, on a déjà tellement d’histoires qui sont belles et que je trouve personnellement fascinantes : Alexandre Le Grand, Jules Cesar, Souleymane le Magnifique, etc. Honnêtement, j’aimerai beaucoup jouer des gens comme ça, et spécialement un rôle marocain, celui d’Ibn Batouta, sa vie est extrêmement riche et je pense qu’on devrait la faire connaître. C’est un explorateur, de la même manière que Marco Polo ou Christophe Colomb et j’adorerai jouer ce rôle avec un tournage dans toute l’Afrique, ce serait le rêve !

Est-ce difficile de reprendre une vie normale après avoir joué un rôle demandant une grande implication émotionnelle ?

Lorsque tu travailles sur des longs métrages avec plusieurs mois de tournage, tu vis davantage dans le rôle du personnage que dans le tien en tant que personne. Sincèrement je ne m’attendais pas à ce que ce soit difficile de sortir d’un personnage surtout qu’en école, on nous a appris plusieurs techniques qui permettent de se distancer et d’évacuer, mais c’est un vrai phénomène que cette période de transition vers la vie « normale ». C’était d’ailleurs le cas lorsque j’ai joué le rôle de Younes Laalej l’anti-terroriste. En tant qu’acteur tu lui crées un passé, tu vis en lui pendant plusieurs mois et personnellement même lorsque j’étais off, je ne me permettais pas d’évacuer, de regarder des séries, ou de lire pour rester dans le personnage. Donc en rentrant à la maison, ça a été un peu spécial. 

As-tu des projets prévus pour les mois à venir ?

Il y a quelques projets qui vont sortir prochainement et j’ai hâte qu’on puisse les découvrir à l’écran, notamment une production qui sera sur Netflix. Il y a également d’autres que je vais tourner prochainement si tout se passe bien, dont un projet marocain très spécial et comme on n’a pas l’habitude d’en voir. Je ne peux malheureusement pas encore en parler ouvertement.

Mais on vous le dira une fois que ce sera possible, promesse de Sasa !

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