Ces défauts que l’on n’accepte pas

Par Benzakour Fatma Yasmine Publié Vendredi 31 Juillet 2020 - 08:44

Healthies

Je crois qu'une partie très importante de l'amour-propre est d'apprendre à accepter ses défauts. Apprendre à accepter les choses que l'on n'aime pas chez soi. Apprendre à s'accepter tel que l’on est en ce moment, plutôt que tel qu’on voudrait être.

Souvent, nous avons une version idéale de nous-mêmes que nous voulons respecter, que nous voulons devenir. En voyant que nous ne sommes pas là où nous voulons être, nous nous décourageons. Nous examinons nos défauts ou nos insuffisances et nous nous torturons avec ou bien nous les ignorons complètement, en prétendant qu'ils ne sont pas du tout un problème et nous prenons ainsi l'habitude de les détester.

Parmi les défauts que l’on n’accepte probablement pas, on retrouve :

La paresse 

Dans une société de plus en plus ambitieuse et dynamique, la paresse est un défaut que l’on a tendance à ne pas s’avouer. Pourtant, elle n'est pas un défaut en soi, ni un trouble de la personnalité. C'est juste une habitude ! Et comme toute autre habitude, elle peut être rompue. Ce n'est pas une chose avec laquelle nous sommes nés mais plutôt un comportement que nous avons appris en cours de route.

La paresse génère plus de paresse

Pour devenir mentalement coriace, nous devons surmonter des obstacles tels que les mauvaises habitudes que nous avons acquises et qui nous empêchent d'atteindre nos objectifs. Si nous prenons un moment pour examiner ce qui se cache derrière la procrastination, nous découvrons une série de questions plus compliquées : la peur de l'échec, de la réussite, le désir d'être choyé, le besoin de détente, etc... Si vous vous considérez comme "paresseux", essayez de considérer votre comportement comme le symptôme d'un problème, plutôt que le problème lui-même. Plus vous comprendrez votre motivation, plus vous serez en mesure de vous en sortir par vous-même. Surtout, essayez d'arrêter de vous critiquer comme étant "paresseux". Les personnes qui se considèrent comme paresseuses se sentent souvent piégées dans leur comportement. S'attaquer aux problèmes sous-jacents peut être incroyablement libérateur.

L’avarice 

Il y a une ligne fine entre l’avarice et la parcimonie. En effet, le fait que l’on vous traite d’avare ne veut pas forcément dire que vous l’êtes. Si vous ne sentez aucun attachement envers l’argent en particulier mais si en revanche vous faites des économies dans une optique de parcimonie, vous avez totalement raison et vous ne devez en aucun cas vous sentir inférieur ou « avare », comme peuvent le mentionner quelques personnes de votre entourage.

Le fait d’être économe est au contraire un trait de caractère louable dans un monde qui consomme avec frénésie. La raison derrière peut être certes pécuniaire mais la finalité est assez noble, dans la mesure où votre comportement permet d’en sauver plus d’un (vous y compris) ! D’un côté, vous épargnez pour les jours pluvieux mais il est aussi question de consommer responsable et préserver des ressources pour les générations futures. Car un covoiturage vaut toujours mieux qu’un voyage solo, pareil pour un déjeuner réchauffé en guise de diner. C’est tout simplement de l’anti-gaspillage !

Encore une fois, si cela est maladif ou vous empêche de vivre votre vie comme vous le voulez, il y a besoin d’y remédier. Sinon, la prochaine fois, dites-vous « Je ne suis pas avare, je suis juste écolo/vert ». Après tout, ce n’est pas parce que tout le monde consomme excessivement que moi, qui consomme logiquement, devrait être considéré comme le vilain petit canard.

Physique 

Que ce soit des kilos en trop ou en moins, un nez crochu, des oreilles décollées, les « défauts » relatifs au physique sont ceux que l’on a le plus du mal à accepter. Comment acceptons-nous nos défauts physiques dans une société qui recherche la perfection ? Je sais que la recherche scientifique suggère que les humains sont attirés par une symétrie spécifique, mais certaines études notent également que nous sommes attirés par des personnes qui partagent des caractéristiques et des gènes similaires. Je pense que la plupart d'entre nous sont cependant conditionnés à suivre les idéaux des médias, en accordant trop d'attention aux publicités. Bien que chacun ait son propre idéal de beauté, les pays ont également une esthétique favorable. Par exemple, nous considérons que les Français aiment la simplicité et que les Brésiliens adorent les peaux bronzées. Comme les réseaux sociaux sont internationaux, ils ont rassemblé des milliards d'entre nous et ont choisi un Instagram que nous devons tous suivre. In fine, cela nuit à notre estime de soi car nous perdons notre identité en essayant de représenter un seul idéal. Lorsque vous n'aimez pas vos imperfections, le sentiment d'insécurité crée une faible estime de soi et un sentiment d'idolâtrie. Le fait de ne pas aimer son apparence conduit souvent à une admiration excessive des autres, des personnes que nous croyons "meilleures". Cependant, vous ne devez pas laisser vos sentiments se transformer en un complexe d'infériorité. Who cares about a nose, an ear, some extra hair here or there ? As long as you’re healthy and happy, that is all that matters !

Donc, vos soi-disant "défauts" ? Il faut s'y habituer. Ils ne vont pas disparaître du jour au lendemain.  C'est la partie ironique du processus d'apprentissage de l'amour de soi, vous allez découvrir à quel point vous êtes frustrant. Vous allez découvrir à quel point vous êtes difficile à changer. Apprendre à accepter ces côtés de soi n'est pas facile. Comme l’est le fait de s'aimer quand on fait une bêtise ou que l’on régresse dans de mauvaises habitudes, mais c'est aussi là que réside le plus important.